Les progrès technologiques récents, en particulier dans le domaine des systèmes autonomes, ont permis la conception d'entités mobiles telles que les drones ou les robots ayant des facultés sensorielles variées et la capacité de communiquer et d'interagir les uns avec les autres. Ces appareils posent des problèmes à l'échelle individuelle (contrôle de trajectoire, gestion d'assiette, endurance, stabilisation, etc.) mais également des problématiques d'algorithmique distribuée lorsqu'on les considère en groupe (communication, gestion d'identités, etc.) et à plus forte raison en situation non favorable (perte possible d'un appareil).
Les travaux de l’équipe MUSE (Mobilité, Ubiquité, Sécurité) du LaBRI visent à adresser ces problèmes et portent sur les flottes sécurisées de terminaux mobiles communicants autonomes. Dans ce domaine, nous avons obtenu des résultats significatifs en termes de modélisation et de caractérisation des algorithmes et applications mobiles associés. Nous nous sommes basés pour cela sur un modèle à base de re-étiquetages de graphes, que nous avons étendu pour prendre en compte l’aspect dynamique des environnements auxquels nous nous intéressons. En effet, la topologie d'un réseau composé de ce type d'entités est sujette à deux types de dynamicité. Leurs déplacements redéfinissent constamment le graphe de communication sous-jacent; mais il est également possible que des entités disparaissent à tout moment (accident, pénurie d'énergie, panne logicielle, etc). Un axe plus théorique de nos travaux s’intéresse à classifier ces contextes de mobilités en termes de la théorie des graphes – notre classification comporte à ce jour une vingtaine de classes de graphes dynamiques. Nous avons réalisés des démonstrateurs et travaillons pour cela en forte interaction avec des industriels (grands groupes, PME) et des organismes publics (DGA, Région Aquitaine, etc.).